A l’occasion de la cérémonie d’inauguration des stèles mémorielles des évènements tragiques de la crise post-électorale de 2010-2011 à Abobo et Yopougon le 11 avril 2025, la Ministre de la Cohésion Nationale Myss Belmonde DOGO insiste sur la préservation de la mémoire collective pour éviter que cette pareille histoire ne se répète.
« Nous devons nous en souvenir, non pas pour exhumer haine et rancœurs, mais, pour en tirer les enseignements afin de nous prémunir de garanties de non répétition. » insiste la Ministre Belmonde DOGO avant de préciser que ces œuvres mémorielles visent à honorer les victimes innocentes de ce passé tragique qu’a connu la Côte d’Ivoire. « Elles ont pour valeur de réparation symbolique ».
Pour éviter la résurgence de tels événements, la Ministre de la Cohésion Nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté invite tous les ivoiriens surtout les jeunes à faire preuve de maturité politique et démocratique en relevant le défi d’une élection présidentielle sans violence. « En cette année de l’élection du président de la République, engageons-nous tous à faire mentir cette maxime selon laquelle les mêmes causes produisent les mêmes effets ».
Des propos soutenus par la Présidente du Sénat, par ailleurs, Maire de la Commune d’Abobo. Kandia Camara revient sur l’importance du pardon et de la paix. '' Chers victimes et parents de victimes, certes vous avez souffert et perdu des êtres chers, il n'est pas facile d'oublier. Mais je vous demande de pardonner à vos bourreaux et de vous inscrire résolument comme vous l'avez déjà fait dans l'élan de solidarité et de pardon prônés par le Président de la République. ''.
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Depuis 2021, le Fonds au profit des victimes de la Cour Pénale Internationale (FPV/CPI) en partenariat avec le Gouvernement et plusieurs structures internationales met en œuvre des mesures de réparations de victimes visant à les soulager moralement pour les préjudices individuels et collectifs subis pendant la crise post-électorale de 2011. L’érection de ces œuvres mémorielles découle de la volonté des victimes de crises. Pour Marc Dubuisson, Directeur des Services Judicaires de la Cour Pénale Internationale (CPI), c’est une forme de reconnaissance de leurs souffrances pour un avenir sans violences. '' Vous, victimes de ces incidents à Abobo et Yopougon avez décidé de vous engager dans la paix et le pardon. Vous avez décidé de revendiquer le besoin de reconnaissance et de mémoire (…) Par ce geste posé avec le Gouvernement, la société civile, les associations de victimes de crises et plus largement les ivoiriens, vous montrez le chemin de la cohésion sociale. '' .
Et c’est ce qui a amené Gossé Marie Madeleine, rescapée de l’attaque de Yao Sehi de Yopougon à dire au nom des victimes : « Ce que nous, filles et fils d’Abobo et de Yopougon, avons appris de ces crises, c’est que la paix est la chose la plus importante (…) Nous lançons un appel pour que cela ne se reproduise plus. Plus jamais ! ».
« De l’ombre à la Lumière » et « Résilience » sont les noms attribués aux stèles inaugurées respectivement dans les communes d’Abobo et de Yopougon en présence des victimes des crises.
Après l’étape d’Abobo et de Yopougon, d’autres œuvres mémorielles seront érigées dans les régions du Guémon (Duékoué) et du Cavally (Bloléquin, Doké et Péhé) en mémoire des victimes de ces localités.